27/08/2009

Famille Wiemeyer : une journée au bord du lac


Skip et Nicole Wiemeyer et leur quatre enfants Klaus (9 ans), les jumeaux Oren et Reese (7 ans) et Elke (13 mois) se préparent pour descendre au bord du lac au camping de Berny-Rivière. Ils apporteront tout le matériel habituel : maillots, serviettes, ballons, rafraîchissements, affaires de bébé. Il y a un accessoire de plus : la chaise roulante de Reese, un engin compliqué avec un harnais qui retient son corps en place, et même des oreillettes pour maintenir la tête.
Reese souffre d’une sévère paralysie cérébrale. Alors que son grand frère et son jumeau dévalent la plage, Reese attend sous un parasol que son père ait fini de discuter, pour l’amener au mini-golf. « Reese est fou de sports » explique Nicole. « Il aime le foot à la télévision. Il suit notre équipe locale, mais il est fan de Manchester United. Il a même été leur mascotte, et il a rencontré Wayne Rooney ! » Je laisse voir combien je suis impressionné.
« Il est très intelligent, sans aucun handicap intellectuel. Quelle est ta matière préférée, Reese ? » Il répond, avec un grand sourire. Nicole traduit pour moi cette langue que, comme un touriste peu doué, je me sens bête de ne pas comprendre « Les maths ! »
Les Wiemeyer parlent avec l’accent américain de Boston, celui qui se rapproche le plus de la prononciation des Anglais. Mais ils habitent Sheffield au nord de l’Angleterre. « Nous nous y sommes installés en 2006 à cause de Reese. » La ville héberge une antenne de l’institut hongrois Petö, qui prétend aider les enfants comme Reese par « l’éducation conductive », dans laquelle l’enfant est engagé chaque jour dans un long processus d’exercices physiques. Skip, qui travaille pour une société d’investissement, a pu être transféré à Londres, et la famille a déménagé. « Je passe trois nuits par semaine dans la capitale, et vis le reste du temps à Sheffield. »
Ils s’efforcent à présent de voir tout ce qu’ils peuvent avant leur retour aux Etats-Unis. « J’aime cette habitude européenne de prendre trois, quatre semaines de vacances. » Pourquoi repartir ? « Nous ne savions pas la gravité de l’état de Reese. Il n’a pas appris à marcher, comme nous espérions. Mais il articule mieux. »
Quel que soit leur dépit intérieur, ils ont ce don américain de se concentrer sur ce qui est positif dans chaque expérience.
Reese part avec son père au golf. Klaus et Oren gambadent dans l’eau. Elke patauge entre les jambes de sa mère. Voilà une famille où un enfant handicapé prend toute sa place, mais pas toute la place.
L’Union
Skip et Nicole Wiemeyer avec leur quatre enfants,
 Klaus (à gauche), Oren, Reese et Elke.

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