21/09/2010

Camille Claudel : place à l’œuvre


L’immense mérite de l’exposition sur Camille Claudel à la chapelle Saint-Charles est d’écarter l’image de la femme tourmentée et fascinante, rampant sur les rochers de la Hottée du diable, et de recentrer l’attention sur son œuvre. Quelques photos d’album de famille sont exposées, des carnets et cahiers portant une signature, mais pour le reste il n’y a que ses sculptures, en photos, en originales et en copies.
Les panneaux d’exposition sont alignés de façon à former des couloirs droits, faisant de la visite une esquisse de voyage initiatique.
La photographe Anne Rivière les illustre abondamment et sous tous les angles, des images sans mise en scène, qui pourraient bien faire une exposition toutes seules.
Mais à cette occasion elles deviennent documentaires. Car les quatre bronzes exposés, deux originaux, deux copies, ne sont plus des illustrations, mais la traduction directe de la vision de Camille Claudel. Un chien ronge un os, une femme nue et à genoux tend les bras, un couple danse entouré de folles draperies et, sur l’estrade, le buste de son frère Paul Claudel surveille tout le monde.
C’est Paul qui identifiait sa sœur comme faisant de « la sculpture intérieure ». En effet, c’est la densité poétique de chaque bronze qui s’impose. Camille saisit l’instant où le sujet exprime l’essentiel, en figeant, non pas une attitude, mais l’énergie qu’elle englobe. Les sculptures semblent retenir leur souffle, pour ne plus bouger.
L’Union









Violaine Bonzon, petite-nièce
de Camille Claudel, à côté
du buste de son grand-père Paul.

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