03/10/2011

Anne Roumanoff d’ovation en ovation

Anne Roumanoff à la séance d'autographes
Elle est accueillie à son entrée en scène par une longue ovation, dont les hommes politiques doivent envier la spontanéité, et qui exprime une affection pour une personne, ou au moins un personnage.
La technique d’Anne Roumanoff est simple à exposer – en exigeant du grand talent pour l’appliquer devant une salle. Elle assure une blague, un trait d’esprit, un coup de dague toutes les trente secondes, maintenant une tension rieuse dans la salle, et suscitant de continuels applaudissements. Elle est politiquement incorrecte (un faux conte met en scène toutes les stars politiques, opposant Nicolas le renard à Ségolène la pintade, François le pigeon et Martine la vache). Elle expose la vacuité béante des animateurs de télé. Elle épingle la bêtise des gens qui ne se donnent pas la peine de penser : chaque spectateur peut en reconnaître au moins un dans son entourage.
Derrière ces rafales, Anne Roumanoff a une amabilité à toute épreuve envers son public. Pour un débat intitulé « J’ai une vie sexuelle hors norme » elle fait monter sur scène des spectateurs, affublés de rôles pour la circonstance : le couple âgé échangiste, la Thérèse qui fut Thierry, la vierge à 30 ans, le Don Juan et ses 387 récentes conquêtes. Mais les participants ne sont pas ridiculisés, ils font rire le public de bon cœur, et sont applaudis en repartant. Le prochain sujet est annoncé : « J’ai des pellicules ».
Ses sketches sont, pour la plupart, connus : « C’est bien, mais il n’y a pas de surprise » dit mon voisin. Comme pour un chanteur qui présente les numéros de son dernier disque, le vrai plaisir est de voir Anne Roumanoff en chair et en os et en sourires moqueurs tirant légèrement vers… la droite.
L’Union

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