28/03/2013

Gilles Marrey prend ses distances

Pour une erreur de datation, Soissons a pu s’offrir deux expositions pour le prix d’une. Les organisateurs ont appris trop tard que « Le salon noir » de Gilles Marrey devait partir pour Arles à mi-durée de l’exposition à l’Arsenal. Que faire : annuler, écourter, ou autre chose ? Enfin, l’artiste a fourni des œuvres en remplacement.
Gilles Marrey indique des panneaux amovibles
que le public peut faire coulisser.
    Se limite-t à étoffer le même thème ? Au contraire, il révèle d’autres sources d’inspiration. Les tableaux où des personnages semblaient vous appeler à y entrer, prendre vos aises, regarder par la fenêtre, sont remplacés par des images d’aéroport. « J’ai raté un avion » admet l’artiste « et j’ai pu regarder ces endroits, où l’on passe sans se poser. » De l’intimiste nous passons à l’urbain. Gilles Marrey reste fasciné par les reflets, la vue de l’extérieur parasitée par l’intérieur.
    Du polyptique « Salon noir » ne reste que le titre sur les affiches. La nouvelle œuvre centrale est une frise de toiles montrant des prairies. Le peintre explique : « J’ai beaucoup de ratés : mon atelier en est un cimetière ! Je les garde, les reprends, les repeins. » Ainsi, une image de gare se dissimule derrière une végétation vigoureuse. L’horizon se rapproche, s’éloigne dans ce paysage « entre vie réelle et vie fantasmée ».
    L’arrière salle est remplie de gravures, dont des lithos sur calque éclairées par derrière. Il y a quelques toiles « d’avant », mais ce changement forcé a l’avantage de présenter deux expositions du même artiste dans la foulée. Une occasion rare.
L'Union

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