31/12/2013

Bien manger ensemble

A la cathédrale, les cloches sonnent à toute volée, et une cuisine avoisinante s’anime. Le lien entre les deux ? C’est l’heure de l’Angélus à l’église, de la préparation du dîner dans la Place du Cloître.
    Quatre ou cinq personnes s’affairent déjà dans la cuisine de Pierre Jarret. Il ne s’agit pas d’un repas routinier de famille, mais de « l’Académie du Goût », initiative mensuelle de l’association « Rencontres citoyennes », connue à Soissons surtout pour son « Café-philo ». Les participants choisissent chaque mois un thème. Le matin ils font les courses, et se retrouvent pour les préparatifs en fin d’après-midi, avant de manger ensemble le soir.
Les préparatifs occupent Fatima, Karine,
Rodrigue, Pierre et David (de gauche à droite).
    Pour l’animateur de l’Académie Pierre Jarret, le but est de rechercher des plats dans différentes traditions, et de se procurer des produits frais et de saison, bio de préférence, locales si possible. Ces amateurs de cuisine veulent ainsi conjuguer goût et santé.
    Cette fois, le dîner sera végétalien. David Way, activiste canadien soucieux des conséquences de nos choix alimentaires, intervient pour fixer le menu et conseiller les cuisiniers. Le repas ne contiendra aucun ingrédient animal : viande, poisson, produits laitiers. Loin d’insister lourdement sur les valeurs végétaliennes, David entend faire goûter des plats si succulents que les consommateurs en oublieront de rester carnivores. Ce soir, ils mangeront des nouilles thaïlandaises et une mousse au chocolat, entre autres.
    L’ambiance dans la cuisine est enjouée. On écrase, on coupe, on râpe, on touille. Au besoin, on improvise. Surtout on discute. Depuis toujours, cuisiner et manger en commun permettent un partage fondamental.
    Parlant de ces dîners qu’il organise chez lui depuis deux ans, Pierre Jarret insiste sur la nécessité de pratiques alimentaires respectueuses de la santé et de l’environnement. « Nous faisons une dégustation de vins aussi. Ce soir, ce sera un Côtes de Gascogne, un vin d’Uby, au goût de pamplemousse. »
L'Union

27/12/2013

Unité des soins palliatifs : le chant en cadeau

C’est la saison des cadeaux ; mais que donner à des personnes proches de la fin de vie ? Christine Lalouette d’Anizy a rassemblé un groupe de chanteurs de sa ville et ses alentours, et cette « chorale sans nom » est venue dans l’Unité de soins palliatifs de l’hôpital avec un programme de chants de Noël. « C’est la première fois que nous sommes ici » explique-t-elle.
Les chanteurs d’Anizy dans l’Unité des soins
palliatifs, devant les nounours accrochés au mur.
    Ils ont chanté dans les couloirs, devant les portes ouvertes des chambres. « Douce nuit, sainte nuit », « Il est né le divin enfant » : ils célébraient une naissance dans un lieu où la mort est plus familière. L’effet sur tous était palpable. Cette musique était autant à l’intention du personnel médical et des bénévoles de l’USP, qui côtoient la vie qui s’efface.
    Des dizaines de « doudous » – nounours, poupées, peluches – sont accrochés aux murs des couloirs de l’unité, prêtés pour cette période des fêtes, et qui portent souvent le nom donné par leurs propriétaires. Les enfants se séparent un temps des objets qui les réconfortent, comme pour rassurer ceux qui paraissent si loin d’eux. C’est une façon de rappeler que la vie vibre encore ici.
L'Union

18/12/2013

Le corps au théâtre

 Une « classe à horaires aménagés théâtre » (CHAT) avait été établie au collège Saint-Just il y a deux ans, en classe de Sixième. Quand ces élèves-là arriveront en Troisième l’année prochaine, chaque niveau du collège aura donc sa CHAT.
Les Cinquièmes en mouvements d'ensemble.
    Etudier le théâtre sans passer devant le public serait un non-sens, et le coordonnateur Philippe Chatton a organisé un spectacle de fin de trimestre pour les Quatrièmes et Cinquièmes. Au lieu de réciter des textes, pourtant, les élèves ont… dansé, sur une chorégraphie de Benoît Bar, qui intervient depuis la rentrée. En réponse à la question « Pourquoi la danse dans une formation de théâtre ? » une douzaine de doigts se sont levés ; ces jeunes montrent déjà leur assurance et leur engagement. Les réponses vont dans le même sens : la danse aide le corps à bouger, les émotions à s’exprimer, renforce la présence sur scène. Pour le chorégraphe, il faut reconnaître « le corps au théâtre ».
Les Quatrièmes s'engagent dans un voyage funeste.
    Avec plus au moins de grâce, selon que chacun sentait son corps comme un mécanisme à maîtriser, ou un allié dans le mouvement, les plus jeunes ont présenté un travail d’ensemble, où chaque individu était d’autant plus distinct qu’il participait pleinement au groupe.
    Les élèves les plus expérimentés sont ensuite rentrés en scène, en manteau, avec chacun une valise, la mine défaite. La musique yiddish urgente d’accompagnement ne pouvait qu’évoquer des départs funestes, un reste de la vie d’avant enfermé dans le sac. Isolement, soutien mutuel, bousculades : ils sont passés par tous les stades du drame.
    Ces jeunes danseurs ont réussi, non pas seulement à produire un spectacle acceptable pour des spectateurs indulgents, mais à toucher, émouvoir, interroger n’importe quel membre du public.
L'Union

17/12/2013

Liberté et destin : drôle de couple

Norbert Gosset, nouveau participant
 au Café-philo de Soissons.
Instituteur à ses débuts, proviseur à Hirson en fin de carrière, Norbert Gosset a pris sa retraite à Pasly. Il assistait pour la première fois au Café-philo, consacré ce mois à la question « Est-on libre même si tout est écrit d’avance ? ».
    L’animateur, Emmanuel Mousset, a reconnu la difficulté de cette double question, mais admet l’utilité de traiter des sujets complexes. Que signifie l’expression « écrit d’avance ». Qu’est-ce qui est prédestiné : tout, ou rien ? Un accident a-t-il un sens qui le dépasse ? Les contraintes religieuses, économiques, scientifiques déterminent-elles l’action humaine, et jusqu’où ? Quel que soit l’inévitable, l’homme peut agir librement, en supportant les conséquences. Le poids du passé fixe l’avenir, dans la mesure où l’être s’en laisse conditionner.
    Norbert Gosset a apprécié la qualité philosophique des échanges : « Ce n’est pas qu’une séance de parole libre. » Il a été frappé autant par le caractère multinational des participants, français mais aussi italien, néerlandais, irlandais. Il entend revenir.
L'Union

Yvette Guilbert : danser pour ne pas s’enfoncer

Nathalie Joly avec son pianiste Jean-Pierre Gesbert.
En deux récitals dans le cadre intime de la petite salle du Mail, la comédienne et chanteuse Nathalie Joly a présenté les chansons et la carrière d’Yvette Guilbert, star du « caf’conc’ ». Elle a maîtrisé le mordant, la force, les outrances de cette amie de Freud, qui a inventé le « chant parlé », et transformé le chant de music-hall en commentaire désabusé sur les passions humaines.
    Le premier soir, elle a parcouru les débuts de la gloire de Guilbert. Le lendemain, c’était la seconde période, lorsque la « diseuse » a quitté les cabarets parisiens pour parcourir le monde, innover, et renouveler les sources de son art. Les chants sont poignants ou hilarants, ou les deux en même temps, et Nathalie Joly les interprétait sans rater un seul effet.
    En réalité, par ses œillades, sa coquetterie, ses crâneries, Yvette Guilbert partageait un secret avec son public : que la vie humaine est aussi un marécage de bassesses et de malheurs, et que ne pas s’y foncer il vaut mieux garder le pied léger en dansant.
    La voix enregistrée de Guilbert est comme une lame de rasoir. Mais lorsqu’un artiste fait revivre une vedette du passé, il est à juger lui-même. Les comparaisons sont déplacées, au-delà d’une vraisemblance de base. Nathalie Joly dépasse l’imitation pour arriver à une évocation, généreuse et entraînante.
L'Union

16/12/2013

La descente aux abîmes d’une femme

Emilie Incerti Formentini est la jeune femme au sourire défensif.
C’est le deuxième monologue féminin de la saison du Mail. Il y a eu « Molly Bloom », avec une actrice établie, Anouk Grinberg, dans le rôle de la femme frustrée et charnelle dont les réflexions terminent « Ulysse » de James Joyce. Dans « Rendez-vous gare de l’Est » de Guillaume Vincent, Emilie Incerti Formentini, aux débuts de sa carrière, vient d’interpréter Emilie, jeune femme à l’esprit chaotique. Molly évoluait sur la scène de la grande salle ; Emilie est restée assise sur une chaise dans la petite salle.
    Dès ses premiers mots, la comédienne a réussi a éclairer des phrases banales par l’exactitude de son jeu, sa voix qui traînait ou se précipitait, son regard franc ou fuyant, son sourire défensif. La descente vers les abîmes de la maniaco-dépression en a été rendue d’autant plus forte et poignante. Séjours à l’hôpital psychiatrique, relation aimante mais fragile avec son mari, perplexité quant à la maternité : chaque nuance est réussie.
    L’année dernière, Emilie Incerti Formentini avait joué dans « La nuit tombe » au Mail, pièce à sensation du même auteur Vincent. Cette fois, il a fait à partir d’entretiens un texte qui, dans cette interprétation, est un exemple lumineux du naturalisme au théâtre.
L'Union

12/12/2013

Improvisation jazz : sauter ensemble de la falaise

Quand il parle de jazz, Colin McKellar s’exprime avec une telle intensité que d’autres clients au café où nous sommes installés se retournent pour regarder. « Le jazz c’est la méditation, la pesanteur, la légèreté. » De grands gestes accompagnent les mots.
    Samedi prochain, il sera le contrebassiste du trio « We free », avec Pascal Bréchet de Cuisy-en Almont, guitare, et le Parisien Thierry Waziniak, batterie, au bar Le Dakota à Soissons. Cet ensemble « jazz libre » a déjà joué au festival de Mortefontaine.
Colin habite près de Saint-Quentin. Il a quitté Londres il y a treize ans, s’installant avec femme et fille près d’Uzès dans le Midi, pour poursuivre sa carrière de musicien. Ils sont ensuite montés vers la Picardie.
    Colin admet en avoir assez du jazz qui brode sur un thème. « Toujours le même schéma ! » Il ne veut plus que la pure improvisation. Cela implique l’abandon de la technique et du vocabulaire du jazz, pour ne garder que ses envolées. Avec les deux autres membres du trio, il veut explorer le champ de la composition instantanée.
    « C’est comme des molécules qui se frottent. »  Il faut se fier à la créativité partagée, pour que les trois chemins aillent dans le même sens. « C’est comme si vous avanciez ensemble vers le bord d’une falaise, puis sautiez en même temps, sans savoir ce qui se passera. »
Mais comment jouer à plusieurs si chacun rejette tout schéma ?
L'Union

09/12/2013

Fin de vie : les questions à se poser

« Monsieur, comment mourir ? » Cette question, posée à Tanguy Châtel, alors tout nouveau bénévole de Jalmalv, l’association d’accompagnement de personnes en fin de vie, l’avait laissé démuni. Elle l’a amené à une longue réflexion sur cette angoisse, distincte des souffrances physique, sociale et psychologique.
Après sa conférence, Tanguy Châtel
enchaîne des échanges individuels
avec ses auditeurs.
    Le fil conducteur de la conférence sur « la souffrance spirituelle », donnée à la Mutualité par ce sociologue et anthropologue, a été son cheminement personnel. Ainsi il a évité les généralités, a attaché chaque remarque à sa pratique de l’accompagnement.
    Comment répondre à ces interrogations déchirantes ? Pour Tanguy Châtel, il s’agit moins de trouver des mots que de rejoindre la personne au fond d’elle-même. N’étant pas abandonné, elle peut s’abandonner à la mort.
    L’accompagnant donne, mais reçoit autant, en ayant accès à « la dimension la plus fine de l’être humain ».
    Tanguy Châtel a conclu en définissant les deux questions essentielles qui se posent face à la mort : « Est-ce que j’ai été aimé ? Est-ce que j’ai vraiment aimé ? »
L'Union

Une leçon d’écoute pure

Jos Houden, Françoise Rivalland, Fiamma Bennett,
 Maxime Nourrissat et Lucas Genas terminent ensemble le spectacle.
Si pour « Le lac des cygnes », au lieu d’avoir les danseurs sur scène et l’orchestre dans la fosse, les musiciens montaient sur scène et jouaient la partition de Tchaïkovski sur toutes sortes d’instruments farfelus ? C’est l’aspect dadaïste de « Répertoires », où une centaine de « pièces de concert pour la scène », du compositeur d’avant-garde Mauricio Kagel, ont été interprétées par cinq musiciens-comédiens au Mail.
    Un homme gratte le disque vinyle collé à son visage. Un autre boite en tirant des couinements d’un trombone dans lequel son pied est coincé. Une femme à quatre pattes fait un boucan avec des sabots de cheval.
     Les musiciens jouent avec une concentration d’acier, seules de rares expressions traversant les visages  Trois panneaux servent de coulisses : ils en émergent, s’y éclipsent.
    Chaque morceau dure quelques secondes, joués sur des instruments aussi inattendus que les sons qu’ils produisent. Ce sont les éléments d’une musique qui passe outre aux mélodies et harmonies pour faire entendre les bruits. Le spectacle décape les oreilles, les ouvrant à l’écoute pure.
L'Union

Chercher la fêlure

Ludovic Duponchelle reproduit la pose du
mannequin plongé dans un livre jusqu’à la taille.
Au premier regard, l’exposition de Ludovic Duponchelle est étincelante, lisse, avec un air pop’art. Il y a de l’or, de l’argent, du rouge rutilant. Des diamants brillent sur les toiles, alternant avec des morceaux de mannequin argentés, mains, buste, tête. La seule étrangeté serait le titre de l’exposition : « Diamond fealure ». Mot abscons de diamantier, ou faute d’orthographe ? « Non » répond l’artiste « c’est un néologisme anglais de mon crû. » Il s’agirait de laisser entendre le mot « fêlure » sans le confirmer.
    En effet, un regard plus attentif révèle que rien n’est lisse. Les diamants sont fracturés, comme par une faille. Les facettes se scindent. Un brillant en plans dorés trône sur un fond plus sombre… fait de petites têtes de mort. Un autre saigne. Une élégante silhouette de femme est faite de fer barbelé. Une paire de mains porte des menottes. Voilà le double thème de l’exposition : les fêlures au cœur de l’apparente perfection, et la liberté entravée.
    Ludovic Duponchelle, né en Baie de Somme, habite Compiègne où, en tant que comédien et metteur en scène, il a été coordonnateur artistique des « Francas », avant de se tourner vers l’art. « Je voulais me trouver intérieurement. » Il expose depuis treize ans. « J’aime voir le côté faille, sombre de la personne, pour mieux la connaître au bout, en coulisse. »
    Sa première exposition au Mail permet en effet de passer derrière le brillant spectacle et découvrir les plaies qui s’exhibent dans les coulisses.
L'Union

07/12/2013

L’épate irlandaise subjugue la salle

Au 19e siècle, la danse suscitait une telle passion en Irlande que les gens se retrouvaient même aux carrefours pour danser tard dans la nuit. Ils cherchaient à briller, à épater, par l’agilité, la vitesse, la complexité des pas.
    Un long chemin a été parcouru pour arriver à la célébrité actuelle de la danse irlandaise dans le monde. Ses racines rurales ont été recouvertes pour les besoins du monde du spectacle : les projecteurs, le strass, les micros collés sur le plateau pour amplifier le bruit des talons qui le tambourinent en témoignent. Ce qui survit intact est l’énergie, et c’est sûrement pour cela que la grande salle du Mail était bondée pour la visite retour de « Celtic legends », ses sept danseuses, cinq danseurs, et ses musiciens sur scène.
    Ce qui caractérise l’ensemble, musique et danse, est sa précipitation. Ses rythmes urgents, presque furieux, semblent vouloir faire perdre pied aux spectateurs. Ils réagissent en criant et en tapant dans les mains.
    Un tel spectacle confirme la vitalité d’une culture populaire qui soutient un peuple. Elle illustre l’énergie que mettent les Irlandais à danser, à chanter, à parler, à lutter.  « Danser c’est comme se battre » disait quelqu’un.
L'Union

04/12/2013

La chance de leur vie

Le couple se dispute pour des questions d’argent.
Il y a un moment glaçant vers la fin de « Haute Autriche », lorsque la jeune épouse enceinte lit à son mari un fait divers dans le journal. C’est la seule mention du titre de la pièce, comme pour concentrer l’attention du spectateur. Un homme a tué sa femme sur son lit d’hôpital après la naissance de leur bébé. Est-ce une triste coïncidence ou une fracture temporelle, l’avenir se projetant dans le présent ?
    « Haute Autriche » de Franz Xaver Kroetz est coproduite par l’Echappée de Saint-Quentin et le Mail, mise en scène par Didier Perrier et jouée par Mélanie Faye et Laurent Nouzille. C’est une fine analyse de la marge qui sépare le bonheur du contentement. Le jeune couple s’aime, a tout pour être heureux, mais en est éloigné par des insatisfactions matérielles qu’ils voient comme des manques de chance. Entre les scènes, l’image d’une machine à sous est projetée sur un grand rideau-frange. Jamais le triplé gagnant ne s’affiche…
    Le couple se déchire pour ne pas voir que le bien-être matériel est une illusion qui met la rage destructrice dans les têtes et les cœurs.
L'Union

01/12/2013

La recherche de sens en fin de vie

A l’invitation de Jalmalv en Soissonnais, association d’accompagnement de personnes gravement malades et en fin de vie, l’anthropologue et sociologue Tanguy Châtel donnera une conférence sur le sujet délicat de la souffrance spirituelle en fin de vie. Délicat car, si la souffrance physique est prise en compte par le corps médical, et les psychologues et bénévoles tentent d’agir sur la souffrance psychologique et sociale, la notion de spiritualité tend à se confondre avec des considérations religieuses. Dans un milieu où, en dehors des aumôneries hospitalières, la non confessionnalité est une nécessité, la fin de vie peut soulever pourtant des interrogations sur le sens de la vie et de la mort. De plus en plus de mourants ne sont pas en demande de réponses religieuses, et leur souffrance reste entière.
    Tanguy Châtel ose enfreindre ce tabou, en essayant de cerner la notion de  « spirituel », tel que le ressentent les personnes qui s’approchent de la mort. Il porte ainsi à l’universel des questions qui nous concernent tous. Comment les accompagnants Jalmalv ou autres peuvent ils gérer, pour les accompagnés comme pour eux-mêmes, de telles mises en question existentielles ?
    Sous le titre d’un livre dont il est l’auteur, « Vivants jusqu’à la mort, la souffrance spirituelle en fin de vie », ce diplômé en sciences sociales, spécialiste de la recherche sur les soins palliatifs et l’accompagnement, analyse en quoi la spiritualité se distingue de la religion, des croyances, de la philosophie, de la psychologie. Il tente de lui restituer sa place au cœur de chaque homme, dans une vision qui donne une perspective plus ambitieuse à la laïcité.
L'Union