29/03/2014

La musique et la guerre

Emmanuel Legrand avec Marion Julien au piano.
La violoncelliste Emmanuelle Bertrand, venue en musicienne et actrice au Mail l'année dernière dans le sombre "Block 43", est revenue pour un récital « Scènes partagées », entourée cette fois de professeurs de conservatoire du Département, en duo, trio et quintette. Leur connivence, à travers les regards échangés, était sans doute pour beaucoup dans le bel équilibre de leur jeu.
    Le programme proposait des œuvres contemporaines de la Grande guerre. Ce cadre leur donnait, c’est sûr, un éclairage particulier, surtout dans une région qui a vécu si intimement cette guerre.
    La sonate pour piano de Debussy illustre la révolution musicale qui coïncidait avec les bouleversements de l’histoire. Debussy innove, casse les processus et séquences classiques, alors que le trio de Fauré qui l’a suivi représente plus une évolution de ce qui l’a précédé.
    Pièce maîtresse du concert, la plus appréciée du public, le Quintette de Louis Vierne, commence dans la plénitude et l’épanouissement. Soudain, la musique est fracturée. Elle se reprend, mais plus trouble, comme après une blessure profonde. Savoir qu’il a été composé après la mort de son fils, « fusillé pour l’exemple » en 1917, ne pouvait que colorer l’accueil par les auditeurs dans la salle.
L'Union

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